lundi 29 mars 2010

Le Pouvoir redistribue les rôles

By lucienne magalie pons

La nouvelle tactique : Redistribution des rôles entre le Chef de l'État et le Premier Ministre.

Sans avoir à faire de long discours, nous résumerons en rappelant que dès le soir même de leur défaite du 21 mars 2010 et les jours suivant le Président, Le Premier Ministre , les membres du Gouvernement et les cadres de la majorité présidentielle se sont employés à nous développer un scénario qu’il tenaient en réserve au cas où ………..

Ce scénario consista en gros à nous expliquer à leur façon (qui n’est pas la nôtre) qu’un scrutin régional n’est pas significatif et qu’il ne peut remettre en cause le scrutin national de 2007, par définition qu’il ne pouvait remettre en cause la ligne politique du Chef de l’Etat et que lui-même, son appareil Gouvernemental et la majorité présidentielle étaient déterminés a maintenir dans la même direction le cap des réformes.

Passons sur le mini remaniement ministériel qui a déplacé les pions et fait entrer trois nouveaux pions sur l’échiquier gouvernemental, remaniement d’ordre mineur et sans conséquence et que l’on ne peut citer aujourd’hui que pour mémoire, tant il peu significatif d’un apport de sang nouveau et de redéploiement d’une énergie créatrice, en effet comment peut-on imaginer qu’un François Baroin nommé Ministre du Budget se mettrait subitement à ruer dans les brancards, ce n’est pas son style quand il est dans un Gouvernement, qu’un Georges Tron nommé Secrétaire d’Etat à la fonction publique sous la férule d’Eric Woerth sera assez fort pour s’opposer à l’hémorragie de fonctionnaires, qu’il ne conteste pas du reste.

(Ce n’est pas parce que Georges Tron a montré un certain temps un certain intérêt pour les valeurs Villepiniste que nous devrions lui accorder dans ce nouvel attelage gouvernemental des intentions ou une efficacité quelconque, ou un chèque en blanc, comme les autres il tirera le coche dans la direction qui lui sera imposée, à hue ou à dia, par le Chef de l’Etat, via le Premier Ministre)

Attardons nous plutôt à la redistribution des rôles entre le Chef de l’Etat et le Premier Ministre, si l’on observe bien la nouvelle donne …………………..le Premier Ministre est propulsé en avant au plan national pour conduire son équipe à remettre en marche le cap des réformes dans la continuité, c'est-à-dire sortir les réformes de l’ornière, les dépoussiérer, les toiletter, les remettre à l’ordre du jour, en prenant les risques des devants de la scène pour affirmer la politique gouvernementale, le Chef de l’Etat se réservant lui des initiatives plus valorisantes au plan Européen et au plan International, avec un esprit d'offensive assez marqué pour imprssionner les foules et redynamiser son image, avec un objectif qui finalement n’échappe à personne, relancer dès à présent sa campagne présidentielle pour 2012.

Mais cette redistribution des rôles pour le moment n’a pas impressionné Bruxelles et nous non plus d’ailleurs, la taxe carbone mise en évidence Vendredi sur la scène Européenne par un Monsieur Sarkozy offensif, n’a pas avancé d’un pouce :

Tout récemment, Mardi dernier, lors d'une réunion de députés UMP, dans son nouveau rôle, le Premier Ministre François Fillon a annoncé que la taxe carbone ne pourrait être mise en place qu'au niveau européen pour ne pas nuire à la "compétitivité», peu après son entourage a confirmé aux médias que cela ne signifiait pas l'abandon pur et simple de la taxe carbone.

C’était une sorte de parade pour épargner au Chef de l’Etat d’avoir à annoncer ce recul en se dédisant de sa promesse du 10 septembre 2009.

Mais ce n’était pas que cela, c’était pour permettre, si l’on peut dire, au Chef de l’Etat de reporter cette question sur l’Europe

"Nous voulons que les décisions soient prises en commun avec les autres pays européens sinon nous allons voir s'accroître notre déficit de compétitivité", a déclaré le chef du gouvernement.

Quand ca va relativement pas tro mal en apparence, on fait cavalier seul, on parade, on nargue l’Europe et quand ça val mal on se dédouane en reportant la question sur l’Europe, c’est ce qu’il vient de faire, sans même s’interroger si les 27 sont favorables à revoir cette question ramenée sur le tapis européen.

Pour situer la question rappelons qu’après l'annulation, fin décembre par le Conseil constitutionnel, du texte sur la taxe carbone qui prévoyait une entrée en vigueur le 1er janvier 2010, il avait annoncé qu'un nouveau dispositif serait mis au point pour une entrée en vigueur au 1er juillet, et le Chef d’Etat à cette époque avait affirmé théâtralement ……"Je vous ai donné ma parole"...

On nous annonce maintenant que la taxe carbone ne peut être mise en place qu’au niveau européen.

Rappelons que début mars, à la veille des élections régionales, alors que la majorité présidentielle baignait dans une aut-o satisfaction feinte et faisait planer l’’illusion d’une prochaine victoire aux régionales, le président Nicolas Sarkozy avait déjà fait un demi pouce de redirection de la taxe carbone, en liant sa création à celle de l'instauration d'une taxe carbone aux frontières de l'Europe.

"Je dis très clairement que la France montrera l'exemple, que nous voulons tenir nos engagements de limitation des émissions de gaz à effet de serre, mais que nous voulons dans le même temps une taxe carbone aux frontières de l'Europe", avait déclaré le chef de l'Etat.

Le dernier jour du sommet européen de Bruxelles a été consacré au réchauffement climatique. Nicolas Sarkozy a remis sur la table, le vendredi 26 mars, la question d’une taxe carbone aux frontières de l’Europe, alors que la France a abandonné le projet à l’intérieur de ses propres frontières, craignant un problème de compétitivité pour ses entreprises.

Les 27 ont entendu sans trop réagir, et l’on sait bien qu’ils sont réticents à aborder cette question qui pour certains ressort des décisions subsidiaires laissées à l’initiative de chacun des états.

Mais ensuite, pour remonter la question de la Taxe Carbone à un niveau européen, Nicolas Sarkozy a saisi une occasion critiquable en étalant sur la scène européenne son différent avec Chantal Jouanno, à Bruxelles en conférence de presse, en répondant à un journaliste qu’il le questionnait sur les propos critiques émis par Chantal Jouanno, après la décision du gouvernement de reporter la mise en œuvre de la taxe carbone jusqu'à l'adoption d'une mesure équivalente en Europe..

"Je n'ai pas apprécié ces propos", a répondu M. Sarkozy.

"J'ajoute que les ministres n'ont pas à être désespérés, ils ont à faire leur travail. Il y a une stratégie, elle a été fixée par François Fillon et par moi-même, que chacun s'y tienne", a-t-il conclu.

Tout autre homme d’Etat aurait répondu que c’était une affaire interne en éludant la question,

Habituellement on lave son linge sale en famille et on l’étend chez soi en « toute subsidiarité », mais qu’à cela ne tienne, l’occasion lui était offerte d’insister sur la Taxe Carbone et de la lancer une nouvelle fois dans les pieds des membres de l’UE .

Pourquoi faire une telle déclaration à Bruxelles où les Dirigeants Européens étaient réunis pour simplement évoquer le Réchauffement climatique, la Taxe Carbonne n’était pas vraiment à l’ordre du jour, mais c’était un moyen commode de faire un coup d’éclat pour relancer la question et il l’a saisi en humiliant Chantal Jouanno.

En conférence de presse à Bruxelles le Président Français s’est avancé aussi en déclarant « Ça a fait l’objet d’un débat très franc. Je pense que chacun considère aujourd’hui que la question d’un mécanisme d’adaptation aux frontières de l’Europe est un sujet incontournable et essentiel » et toujours d’après lui : « la Commission européenne proposera un dispositif au mois de juin.

Mais c’était vraiment extrapoler et faire avancer abusivement le smilbick unitéralement, interrogé de son côté sur la Taxe Carbone, le président de la Commission José Manuel Barroso est resté en retrait très évasif … et a éludé la question en déclarant « On va en discuter en juin, oui......, c'est vrai.... On va discuter de la question »

Et les observateurs politiques font remarquer que rien n’est fait, et que l’intention de Monsieur Nicolas Sarkozy de remettre cette question sur le tapis c’est de donner des gages à ses détracteurs écologistes.

La Taxe carbone reporté sur l’Europe n’a pas avancé d’un pouce ….

C'est un premier échec de la redistribution des rôles à inscrire dans la colonne débit de la « nouvelle donne ». quand à la colonne crédit elle se vide de toute crédibilité. Et pan !

Il y aura certainement d’autres accrocs pour cause de précipation ou de tentative de"passage en force" en Europe, la marge de manœuvre au plan européen est conditionnée par le respect des procédures , les 27 ne sont pas sous son influence, on ne peut présumer à l'avance des accords à trouver au sein de l’UE et nous savons bien que les 27 pays membres , quand il s’agit de leur intérêt particulier subsidiaire n'obéissent à aucune influence et n’ont pas pour habitude de se faire des cadeaux entre eux

Quand à la marge de manœuvre du premier ministre elle est très étroite face à une opposition renforcée.

Taxe carbone ...: Un premier échec de la redistribution des rôles à inscrire dans la colonne débit de la « nouvelle donne » du Pouvoir, quand à la colonne crédit elle se vide de toute crédibilité d'échec en échec.

Il y quelque temps pendant la campagne des régionales François Fillon avait affirmé qu'il avancait depuis toujours de concert avec le Président de la République sur le même tandem, ils réunissaient leur efforts, mais le tandem a creuvé ses pneus le 21 mars , depuis ils ont décidé d'enfourcher chacun une bicyclette .... et ils arriveront au même résultat : pédaler dans la choucroute...

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