dimanche 14 mars 2010

La Guerre des Six jours de la Majorité Présidentielle

dimanche 14 mars 2010

La Guerre des six jours de la Majorité Présidentielle conduite par Monsieur Fillon

article de lucienne magalie pons

Je ne peux prédire aujourd’hui à l’heure qu’il est, quel sera le score des différents partis en lice à l’issue du Premier tour des Régionales, l’UMP et le PS ne sont pas les seuls partis à présenter leurs candidats, mais comme ce sont les deux principaux partis à se reprocher à grand renfort grosses artilleries tout et n’importe quoi, avec une exagération pratiquement indécente allant jusqu’à se traiter de nom équivoque, comme Valérie Pécresse qui a fait entendre à Jean Paul Huchon son rival PS qu’il n’était qu’un « gros lapin blanc », alors que Jean Paul Huchon prétend que la Ministre de l’Enseignement supérieur qu’il juge du niveau du certificat d’études, A propos d'une imitation de Madame Pécresse par Monsieur Huchon, jugée "foireuse" par la première, le second a affirmé qu'il "n'a imité qu'Alice au Pays des Merveilles", en ajoutant qu'"il avait entendu des choses ordurières le concernant de M. Santini", tête de liste UMP-NC dans les Hauts-de-Seine, et qu'il avait "vu rire" Mme Pécresse
.
J’aimerai bien retracer tous ces tragédies-comédies-comiques auxquelles se livrent les candidats, mais il me faudrait entamer un véritable roman feuilleton ce qui n’est pas possible ici , et revenant aux choses sérieuses, je me bornerai donc à noter les différentes interventions des têtes de file , ténors et sopranos de L’UMP qui se sont produits sur la scène politique depuis Lundi dernier, avec des discours beaucoup plus agressifs, allant même jusqu’à l’accusation grotesque et déplacée

A six jours du premier tour, alors que les sondages donnaient la gauche gagnante dans la quasi totalité des régions, François Fillon a décidé en Directeur de campagne de la majorité présidentielle de monter au front en première ligne sur tous les points délicats.
ooOoo
Lundi 8 mars 2010 : François Fillon part en guerre contre l’opposition en général et contre l’opposition PS en particulier
A la tête d’un bataillon de quatre de ses ministres: Alain Marleix, secrétaire d'Etat aux collectivités et tête des listes UMP d'Auvergne, Brice Hortefeux, ministre de l'Intérieur, tête de liste dans le Puy-de-Dôme, Laurent Wauquiez, ministre de l'Emploi, et Jean-Marie Bockel, secrétaire d'Etat auprès de la ministre de la Justice, François Fillon a défendu son bilan en soirée à Clermont-Ferrand devant 2.000 personnes, pour soutenir les candidats de la majorité présidentielle aux élections régionales en Auvergne.

(Rappelons que face au président socialiste sortant, René Souchon, l'UMP, redoutant un échec, a renoncé à présenter Brice Hortefeux comme tête des listes d'Auvergne, lui préférant une personnalité moins en vue, en la personne d'Alain Marleix, secrétaire d'Etat aux collectivités)

Il est assez paradoxal, pour des néophytes, que François Fillon pour soutenir ses candidats aux régionales fasse un bilan de l’action nationale, en contradiction avec l’affirmation de Nicolas Sarkozy qui soutient ces derniers jours que le résultat de ces élections quel qu’il soit ne justifiera pas un remaniement ministériel, puisqu’il s’agit d’élections régionales.

A contrario, François Fillon a tenu en premier lieu à défendre son bilan national et celui du Président de la République, au lieu de mettre en avant d’abord les projets régionaux de ses candidats.

"Malgré les difficultés de la tâche et de la crise économique et financière mondiale qui s'est abattue sur notre pays, je peux vous regardez dans les yeux: nous avons respecté tous les engagements de la campagne présidentielle", a-t-il lancé dans la Grande Halle d'Auvergne.

Ensuite il a évoqué à l’appui l'autonomie des universités, la réforme des régimes spéciaux de retraite, la défiscalisation des donations, les peines planchers et le Revenu de solidarité active (RSA).
"Et tout cela n'a été possible que parce qu'il y a au sommet de l'Etat un homme décidé qui ne fuit pas ses responsabilités", a-t-il ajouté
.Passant au volant Européen de son discours, François Fillon n’a pas négligé de vanter l’action gouvernementale en citant la France comme le meilleur exemple européen de sortie de crise grâce aux bienfaits du plan de relance engagé par son gouvernement.

"En 2010, nous aurons la croissance la plus élevée de l'Union européenne. Plus 1,4%, at-il déclaré, puis avec un grain de sel démagogique ou flatteur qui sait, il a affirmé « c'est le résultat du travail des français, pour poursuivre.. « mais aussi du plan de relance: 33 milliards d'euros ont été réinjectés dans l'économie, ce qui a permis de sauver l'industrie automobile".

Après avoir fait son bilan d’autosatisfaction, il s’est employé à démolir l’opposition en s’attaquant aux « 35 heures » un vieux refrain déjà connu qui fait un peu rétro, et n’a pas ménagé ses critiques à l’adresse de Martine Aubry, Première Secrétaire du Parti Sociable, une redoutable opposante.

"Madame Aubry veut faire des régions des contre-pouvoirs, alors que ces dernières devraient plutôt accompagner les réformes de l'Etat", a affirmé le Premier ministre.

"Madame Aubry critique notre politique, mais je veux bien qu'on fasse des comparaisons: on est sorti les premiers de la récession", a-t-il dit en évoquant l'épisode des 35 heures.

"La décision la plus grave qui ait été prise ces dernières années, elle est de sa responsabilité, ce sont les 35 heures", a-t-il lancé sous les applaudissements d’une salle partisane bien entendu.

"Quand les Allemands ont décidé de maîtriser le coût du travail, nous on l'a augmenté et l'Allemagne a pris des parts de marché partout. C'est ainsi qu'on a perdu 500.000 emploi et c'est de la responsabilité des 35 heures, elle n'a donc pas de leçons à donner sur notre politique industrielle."

Sur la crise que subit le monde de l'agriculture, François Fillon a estimé que "celle qui a fait les 35 heures est mal placée pour se faire l'avocate de ceux qui travaillent 75 heures par semaine dans leurs exploitations".

Pour conclure ce discours d’une quarantaine de minutes environ François Fillon a conclu que "les sondages ne sont pas les urnes" et a appelé à la mobilisation.

Mardi 9 mars 2010 – Le soir, c’est sur le plateau de David Pujadas au Journal de 20 h de France 2 que François Fillon a transporté son drapeau et présenté ses armes pendant 10 minutes (j’ai failli écrire « présenté ses charmes »), en effet, libéré de ses servitudes fonctionnelles, c’est en Directeur de campagne de la majorité présidentielle, - son nouveau violon d’Ingres-, alors que tous les sondages annonçaient les élections de dimanche comme très difficiles pour l’UMP, - que Monsieur François Fillon décoincé , invité du journal de 20 heures de France 2, s'est efforcé avec une certaine jouissance d’ironiser sur la "Fillonmania" ambiante. "Les commentateurs sont formidables : il y a deux ans, j'étais inexistant, il y a six mois, j'étais sur le point de démissionner et aujourd'hui, je suis présidentiable. Tout cela n'a pas de sens", a-t-il précisé.

Quant à de prétendues tensions qui existeraient entre lui et Nicolas Sarkozy, Monsieur Fillon les dément et préfère évoquer "un tandem formidable" enfourché à deux depuis trois ans : «un tandem qui surprend et j'ai envie de dire qui dérange parce qu'il est stable et que nous avons réussi à construire une relation de confiance" a déclaré le Premier Ministre.

Ce que Monsieur Fillon a évité de dire c’est que le tandem jusqu’à présent enfourché à deux depuis trois ans est conduit autoritairement par un seul d’entre les deux, je vous laisse deviner lequel.

S’il venait à l’idée de Monsieur Fillon de se placer en tête du tandem pour ce qui lui incombe de faire dans sa responsabilité de premier ministre, au lieu de se pédaler généralement en toute circonstance à l’arrière du tandem, ce serait favorable pour lui vis-à-vis de l’opinion publique, mais d’après mon interprétation ce qui prime dans l’esprit de Monsieur François Fillon c’est de construire une relation de confiance avec le Président en pédalant toujours à l’arrière dans l’ombre du conducteur , sauf à se faire propulser en avant, pour essuyer les plâtres , quand le conducteur a dérapé ou fait des erreurs de conduite dommageables.

Par ailleurs, contre toute attente, David Pujadas avait bien ciblé ses questions sur les régionales, ses questions ne portaient pas sur les thèmes d’actualité nationale.
François Fillon a confirmé que son rôle de responsable de la majorité présidentielle, est d'être en soutien auprès des élus UMP candidats.

Il a donc mis en marge ses fonctions de Premier Ministre pour accentuer son rôle primordial actuel de Directeur de campagne de la majorité présidentiel et a appelé à la «mobilisation» ….ce dimanche, car, malgré les sondages, en matière d'élections, «rien n'est jamais joué à l'avance», a-t-il souligné.

Le Premier ministre s'est rangé derrière Nicolas Sarkozy, il approuve le non-remaniement du Gouvernement après les régionales, pour continuer à réformer, a-il- précisé

Invité à dire s'il pouvait constituer un "recours" pour la droite en 2012, si M. Sarkozy ne se représentait pas, M. Fillon a ramené cette hypothèse médiatique à de la "science-fiction". "Cela n'a aucun sens", a-t-il assuré.
(Ce qui voudrait dire implicitement que Monsieur Sarkozy se représentera, et je crois bien du reste d’après ce que nous pouvons observer qu’en effet Monsieur Sarkozy, sauf évènement imprévue dans sa vie privée d’ici 2012, , se prépare à se représenter, puisque depuis quelques ses interventions et discours ont beaucoup plus des accents de candidat que de Président en exercice)

A ce stade de l’interview, une précaution sous forme de serment d’allégeances et de fidélité s’imposait à François Fillon qui n’a pas manqué à cette occasion de renouveler sa loyauté au Président : "J'ai été loyal au président de la République, je suis loyal au président de la République et je serai loyal au président de la République », en souhaitant à la suite que le président puisse poursuivre "le plus longtemps possible l'œuvre de modernisation que « l'on a entreprise ….. une œuvre de longue haleine", comme pour indiquer que sa relation de confiance avec M. Sarkozy devrait se poursuivre après le 21 mars quelque soit le résultat des élections régionales.

.Rappelons que Nicolas Sarkozy qui se trouvait quelques heures plus tôt en visite dans le Doubs avait assuré qu'il ne fallait pas confondre élections régionales et élections nationales, et "changer les ministres tout le temps".

En renfort du Président François Fillon a insisté : "Changer de cap à chaque instant, ce serait l'assurance d'être inefficace et de ne pas être à la hauteur de nos responsabilités."

François Fillon a indiqué que son rôle de responsable de la majorité présidentielle, est d'être en soutien auprès des élus UMP candidats.
Invité à à dire s'il pouvait constituer un "recours" pour la droite en 2012, si M. Sarkozy ne se représentait pas, M. Fillon a ramené cette hypothèse à de la "science-fiction". "Cela n'a aucun sens", a-t-il assuré.

Mercredi 10 Mars 2010:

A la recherche d’un nouveau consensus franco-allemand, Le Premier ministre, en déplacement dans la capitale allemande, après s’être s'est exprimé le 10 mars à l'université Humboldt de Berlin a rencontré Angela Merkel dans l'après-midi.

Indirectement cette visite médiatique peut être interprétée comme une « petit coup de pouce » à la campagne régionale Française, je vous en laisse juge.

Jeudi 11 Mars 2010 : A trois jours du premier tour des élections régionales, venu en renfort du Candidat UMP en Pays de Loire Christophe Béchu, François Fillon lors d’un meeting a martelé à Nantes qu'il ne cédait pas au pessimisme et a appelé les électeurs à faire mentir les sondages qui promettent à la gauche une large victoire. (1)

"N'écoutez pas ceux qui vous disent que les jeux sont faits d'avance! Ne croyez pas ceux qui mélangent les sondages et les urnes! Ils se sont si souvent trompés", a-t- recommandé en connaissance de cause ancienne, en effet, l a région, jadis dirigée par François Fillon entre 1998 et 2002, avait été conquise à la surprise générale en 2004 par les socialistes.

"La gauche prétend qu'elle va gagner toutes les régions. Moi, je ne prétends rien, mais je sais une chose. En démocratie, jusqu'à la dernière seconde du second tour, rien n'est fait", a-t-il confirmé.

Puis reprenant son discours de choc mainte fois ressassé, il a repris ses tirs redoublés en maintes rafales contre Martine Aubry, patronne du PS, qui appelle à faire des régions des contre-pouvoirs.

"Des contrepouvoirs, mais pour quel projet alternatif? a interrogé François Fillon …. Pour expliquer : « Depuis 2007, ….la première secrétaire du parti socialiste veut faire de nos régions des contrepouvoirs. Mais au nom de quel projet alternatif?........ Depuis 2007, le parti socialiste a dépensé 99,5% de son énergie à se trouver un leader et 0,5% à se trouver une idée nouvelle", a-t-il lancé devant quelque 1.200 personnes partisanes au Parc des Expositions de la Beaujoire.

François Fillon a pourfendu ensuite … une "gauche totalement dépassée par la crise" et qui "n'est pas bien placée pour se présenter aujourd'hui en héros de la croissance" et contre les 35 heures instaurées il y a dix ans par l'actuelle patronne du PS. "Nous avons décroché de l'Allemagne lorsque nous avons mis en place la réduction du temps de travail. C'est une faute historique que nous mettrons longtemps à effacer", a-t-il dit sous les applaudissements.

Très applaudi sur son développement sur l'insécurité, "un combat quotidien" et sur la burqa qui sera interdite par la loi au printemps d’après ce qu’il en aurait promis et décidé ( ?) François Fillon a réaffirmé en concluant "Jusqu'à la dernière seconde du second tour, rien n'est fait"(1)

M. Fillon pour combattre à Nantes s’était entouré de la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, et du secrétaire d'Etat à l'emploi, Laurent Wauquiez.

Note (1) Selon un sondage Ifop/Paris-Match dévoilé mercredi, Christophe Béchu arriverait dimanche soir en tête avec 31,5% des voix contre 29% pour Jacques Auxiette, président PS sortant et candidat à un second mandat.

Cependant, le candidat UMP serait largement battu au second tour avec 44 % des suffrages contre 56 %.
Vendredi 12 Mars 2010 : Le périple de soutien des candidats de la majorité présidentielle s’est terminé à Beauvais en Picardie, où comme dans d’autres régions la gauche est considérée comme favorite

François Fillon a mis à profit ce dernier meeting avant le premier tour des régionales pour appeler devant quelques 700 militants réunis dans une salle "à la mobilisation des électeurs" rappelant une fois de plus que malgré les sondages très défavorables "jusqu'à la dernière seconde rien n"est joué".

"N'écoutez pas ceux qui disent que les jeux sont joués d'avance. Ne croyez pas ceux qui mélangent les sondages et les urnes", a répété le Premier ministre.

Puis se livrant à un appel aux électeurs d’autres obédiences politiques François Fillon qui décidément est contraint de brasser large leur a pathétiquement recommandé :
"Au delà des étiquettes partisanes, je me tourne vers les électeurs de gauche et je leur dit que la France doit être rénovée et pas être stoppée dans son élan!"
"Je me tourne vers les électeurs écologistes et je leur dit que nous avons plus agi pour le développement durable que tous nos prédécesseurs et surtout nos prédécesseurs socialistes"

"Je me tourne vers les électeurs de l'extrême droite pour leur dire que notre politique est ferme et juste et que le vote protestataire ne fera pas avancer la France. Et je dis aux abstentionnistes qu'en démocratie, celui qui s'abstiens donne sa voix a un autre", a-t-il conclu.

ooOoo
En conclusion François Fillon à force de se tourner vers les uns et les autres, risque de prendre le tournis ce qui n’est pas bon pour assurer la stabilité du fameux tandem. Ca me rappelle les tours de valse de Monsieur Bayrou qui a ce jeu a perdu toute crédibilité, qui embrasse trop mal étreint ! et qui mal étreint voit tout lui échapper …

Il est exactement 9 heures 30 au moment où je termine cet article, je n’ai plus qu’une chose à faire : me préparer pour allez voter ….

J’ai beaucoup peiné à concentrer cet article, mais il y a beaucoup plus d’informations à lire, avant de voter. S’il n’est pas trop tard consultez le web et relisez la presse de ces derniers six jours, si non ne vous laissez impressionner par personne, allez votez en votre âme et conscience selon votre choix !

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